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L’homéopathie, médecine occulte ?

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Dans cet article, j’observe que le processus d’élaboration du remède homéopathique comporte une succession d’actions symboliques qui sont porteuses de sens. J’émets alors l’hypothèse que ce sont les symboles introduits dans la préparation du médicament qui contribuent à produire son efficacité, comme c’est le cas dans certains rituels.
Ce postulat peut paraître insensé pour une personne athée ou agnostique. Mais un chrétien ou toute personne sensée, qui conçoit l’existence d’un monde ou d’une dimension invisible qui interagit avec l’univers sensible au travers des symboles, pourrait trouver l’hypothèse intéressante.

L’homéopathie moderne est une médecine dite alternative, issue des travaux de Samuel Hahnemann, un médecin du XIXe siècle originaire d’Allemagne.

Pour beaucoup de personnes, ces granulés de sucre ne sauraient être des médicaments.
En effet, l’homéopathie repose sur des principes qui vont à l’encontre de l’idée qu’on se fait habituellement d’un remède :

1. Le premier est le principe de la similitude, dont la règle est inscrite sur le monument funéraire d’Hanemann au cimetière du père Lachaise : « similia similibus curentur — traitez les maladies par des remèdes produisant les symptômes semblables à leurs maladies ». Autrement dit : utilisez ce qui vous fait du mal pour vous guérir !

2. Le second principe est celui de la dilution infinitésimale. A savoir que plus la substance a été diluée, plus elle est censée avoir des effets puissants et agir sur le long terme. Autrement dit : moins il y a de principe actif, plus il est efficace !

3. Le troisième principe est de s’intéresser à la relation entre le patient et ses maux. Pour administrer le traitement le plus efficace à long terme, le thérapeute doit d’abord faire parler son patient : recueillir des informations sur son tempérament, sur ses goûts alimentaires, ses habitudes et bien d’autres choses qui n’ont à première vue aucun rapport avec la maladie, puis, sur cette base, choisir la préparation adaptée. Autrement dit : l’homéopathe tient compte du regard du patient sur sa maladie pour choisir le bon remède ! Mais paradoxalement, lors de certaines épidémies comme le choléra par exemple, l’homéopathie se vante de parvenir à 98% de guérisons en administrant le même produit à tous, lorsque les patients traités simultanément par allopathie (médecine classique) ne sont que 70% à bénéficier d’une amélioration.

En plus de ces principes surprenants, le catholique pourrait légitimement se demander si ces remèdes n’auraient pas une origine hermétiste, en raison du parcours du père de l’homéopathie.
On sait qu’Hahnemann, de confession protestante, très tôt féru d’ésotérisme et d’alchimie, a fréquenté avec assiduité des loges maçonniques. Il aurait été initié à l’âge de 22 ans dans la loge Saint-André-des-trois-lotus (une loge à l’époque très ouverte puisqu’elle comptait alors plus de catholiques romains que de luthériens), et qu’il a passé son doctorat deux ans plus tard. Son ouvrage majeur, l’Organon, est en quelque sorte un exposé de sa « doctrine » thérapeutique, et il est souvent revendiqué comme la Bible de l’homéopathie par ses adeptes.
Ce contexte conduit certains chrétiens à taxer l’homéopathie de sorcellerie. D’autres plus modérés pensent qu’elle doit son succès à des phénomènes biochimiques méconnus, recourant par exemple à la théorie de la « mémoire de l’eau », à des phénomènes quantiques ou encore aux propriétés cachées de l’éther, pour envisager son innocuité sur le plan spirituel. Dans le doute, on serait tenté de proscrire l’usage de l’homéopathie…

Inscription sur le monument funéraire d’Hanhemann du cimetière du Père Lachaise

La médecine classique montre cependant bien souvent ses limites et chacun a pu constater, au moins une fois dans sa vie, son impuissance à guérir même des maux pourtant bénins en apparence. Pour une fois, Voltaire était bien inspiré lorsqu’il disait que « les médecins administrent des médicaments dont ils savent très peu, à des malades dont ils savent moins, pour guérir des maladies dont ils ne savent rien. »
Il est donc bien légitime que le malade et son entourage se mettent à essayer d’autres thérapies, telles que l’homéopathie, lorsque la médecine allopathique ne donne pas satisfaction ou fait empirer les symptômes !

C’est ainsi qu’à titre personnel, j’ai pu constater à plusieurs reprises l’efficacité des granules homéopathiques, tant sur moi-même que sur des proches qui pourtant « n’y croyaient pas ».
En effet, si la plupart des médecins généralistes qui prescrivent de l’homéopathie le font un peu au pifomètre et avec des résultats aléatoires, d’autre (rares) praticiens ont un réel talent pour déterminer le terrain du patient et la combinaison qui va effectivement conduire au rétablissement. Signalons qu’une consultation faite dans les règles de l’art dure parfois plusieurs heures. Car il faut du temps pour appréhender les caractéristiques physiologies et mentales d’une personne et apprécier ses faiblesses et ses besoins dans leur globalité.
En auto-médication, pour peu qu’on soit attentif à son propre corps et qu’on se donne la peine d’étudier l’homéopathie en profondeur, ce genre de traitement fait des merveilles. Faute de disposer de bons praticiens dans ma région, c’est cette solution que j’ai petit à petit mise en oeuvre il y a une quinzaine d’années. Aujourd’hui, ma famille et moi-même n’avons pratiquement plus besoin des services de la médecine classique, tout simplement parce que l’homéopathie prise judicieusement dès l’apparition de symptômes suspects, associée à une bonne hygiène de vie nous maintient tous en bonne santé.
Toutefois, en tant que catholique fervent, la possibilité d’une intervention du monde invisible dans le processus de guérison m’a naturellement préoccupé. Or, je n’ai jamais eu la sensation que la guérison obtenue par un traitement homéopathique n’affectait ni ma foi ni ma piété. Au contraire : une bonne santé donne plus d’entrain à accomplir son devoir d’état et rend plus disponible pour les autres !

Ceci dit, on pourrait qualifier l’homéopathie de médecine occulte ; en prenant le mot occulte au sens propre, c’est-à-dire qui touche à des phénomènes insaisissables, qui sont hors de portée de nos sens. Mais nous allons montrer que son efficacité ne doit rien au monde des ténèbres : elle relève simplement des lois de l’univers invisible, celles qui régissent également le monde visible, et qui sont les mêmes pour toutes les créatures… qu’elles soient physiques ou purement spirituelles, et qu’elles soient bonnes ou mauvaises.

En général, lorsqu’on parle d’homéopathie, on se focalise sur les trois principes cités plus haut, et en particulier sur celui de la dilution infinitésimale. Certains veulent y voir une manifestation de la « mémoire de l’eau », théorie selon laquelle de l’eau qui a été mise en contact avec certaines substances conserverait une empreinte de leurs propriétés. Mais cette hypothèse n’explique pas pourquoi une préparation qui est diluée davantage serait plus puissante.

C’est en assistant à la préparation artisanale d’un remède homéopathique que j’en suis venu à penser que l’explication n’est pas à chercher dans la dilution en elle-même, mais dans le procédé physique qui est mis en œuvre pour réaliser la dilution.

Il faut tout d’abord préciser que la dilution homéopathique ne consiste pas simplement à mettre une goutte de principe actif dans un volume d’eau puis d’utiliser une goutte de ce volume pour réaliser une nouvelle dilution. Le procédé de dilution tel qu’on le présente ainsi habituellement au public, ne reflète pas réellement le processus d’élaboration du remède. Elle est donc trompeuse parce qu’elle omet les deux étapes essentielles que sont la dynamisation et l’élimination, et que nous allons voir plus loin.

En effet, lorsque les contradicteurs d’Hahnemann lui disaient « Si vous mettez une goutte d’une substance dans le lac de Genève, la dilution va être tellement importante que vous allez obtenir un médicament homéopathique d’une puissance extraordinaire », celui-ci rétorquait que ça ne marcherait pas « parce qu’il ne pouvait pas secouer le lac 100 fois pour dynamiser toute l’eau ».

Pour mieux comprendre pourquoi le procédé est si important, voyons à présent en détail les différentes étapes de production d’un remède homéopathique.

La première opération, l’étape I dans le schéma ci-dessous, consiste à réunir la goutte de teinture mère (c’est-à-dire le principe actif connu pour provoquer des symptômes similaires à ceux dont souffre le malade) et le volume d’eau original.

On procède ensuite à la dynamisation : l’étape II, où l’opérateur va mélanger de façon énergique l’eau et le principe actif, en secouant vigoureusement le flacon.

Ensuite on procède à l’étape III : la solution est éliminée. Elle est jetée au sol ou à l’égout (les puristes préfèrent la jeter sur un sol en béton plutôt qu’en pleine terre) pour ne conserver que la pellicule d’eau présente sur les bords du récipient. Cette pellicule d’eau, ce reste de solution qui a été en contact avec le principe actif lors de l’étape I, va constituer la nouvelle « goutte » tandis qu’on remplit à nouveau d’eau pure le récipient pour réaliser la dilution suivante, qui est l’étape IV.

C’est ce qui fait croire à certains que l’homéopathie est une application pratique de la « mémoire de l’eau » : le principe actif ayant été pratiquement éliminé dès qu’on a jeté le contenu du récipient, il ne peut rester dans le peu d’eau restante que son souvenir ! Pourtant, s’il ne s’agissait que de mettre en « mémoire » la molécule du principe actif dans de l’eau distillée, on pourrait se contenter d’en déposer une goutte dans l’eau pour opérer la mise en mémoire. Or les praticiens constatent qu’un simple mélange, une homogénéisation douce pourrait-on dire, ne produit pas de bons résultats ! Il faut au contraire secouer vigoureusement, énergiquement, le mélange. Pourquoi donc la méthode recommandée implique t-elle cette agitation mécanique ?

Dans la dynamisation, le geste a son importance. Certains praticiens, qui réalisent eux-même les remèdes homéopathiques en petite quantité, disent qu’ils « frappent » la préparation contre la paume de la main. Chez les industriels comme Boiron, on précise que les solutions sont soumises à 150 secousses en 7 secondes (source).

A l’échelle semi-industrielle, on agite le récipient manuellement, comme on le voit faire dans ce laboratoire allemand

Qu’est-ce que ce geste signifie ?

Rappelons-nous que la substance active d’un médicament homéopathique est paradoxalement la molécule qui produirait les symptômes sont souffre précisément le malade. En d’autre termes, cette goutte constitue l’ennemie : celle qui cause l’état morbide et qu’on voudrait chasser de l’organisme malade.
Or, que se passe t-il au moment de cette fameuse dynamisation ? On « frappe » le récipient qui contient le mal, puis juste après, on élimine, on « jette », la totalité du liquide. C’est à dire qu’on expulse du récipient la solution qui contient le mal.

Si vous avez bien suivi le procédé, vous comprenez que nous sommes ici en plein symbolisme. Le récipient pourrait représenter l’organisme du malade. En effet le corps humain est essentiellement une enveloppe composée d’eau. Le principe actif, lui, représente la cause de l’état morbide.
On frappe, on secoue ce corps de façon énergique, comme pour réveiller une personne inconsciente ou effectuer un massage cardiaque, puis dans un deuxième temps on évacue, on rejette, on élimine, le liquide comme pour expulser le poison du récipient. Comme pour chasser le mal du contenant… quitte à se débarrasser de tout le contenu !  

On comprend dès lors que plus on répète ce cycle de dilution / dynamisation / élimination, plus l’eau qui servira in fine à humecter les granules est symboliquement « chargée ».

Fondamentalement, ceci peut être vu comme une sorte de rituel : c’est une succession de gestes qui, parce qu’ils produisent et véhiculent du sens dans le plan symbolique, acquièrent une puissance qu’on pourrait qualifier de thaumaturge. Ce sens n’est thérapeutique que parce que le rituel mis en œuvre a pour objet de produire un remède. 

A bien y regarder, ce n’est pas éloigné du rituel auquel procède le guérisseur d’une tribu qui pratique des traditions ancestrales. Lorsque le thérapeute d’Amazonie ou de Mongolie par exemple est confronté à une blessure superficielle, il effectue une opération chirurgicale banale : retirer des corps étrangers, recoudre la plaie, appliquer des onguents aux vertus curatives, cicatrisantes ou désinfectantes, panser la blessure. Mais lorsqu’il a affaire à un mal plus profond qui ne peut pas être traité directement, de façon physique, ou bien qui serait trop dangereux à soigner par de la chirurgie, il utilise une thérapie alternative, difficilement compréhensible pour un esprit occidental, qui opère par substitution symbolique.
Un récipient, une figure de cire, un fruit, un légume, un animal ou tout autre objet vivant ou inanimé, va être chargé symboliquement du mal dont souffre le malade, et c’est sur ce substitut qu’on va opérer. L’opération n’est pas effectuée directement sur le malade, mais dans une dimension parallèle, avec laquelle on ne peut interagir qu’au travers des symboles : gestes magiques, paroles mystérieuses, sons de tambours, etc.

Ces rituels ancestraux ont toujours existé. Les romains par exemple présentaient des modèles réduits d’organes modelés en argile au dieu Esculape afin qu’il les délivre de leurs maux. Plus près de nous, le pèlerin français qui visite Fatima au Portugal est parfois étonné de voir certains fidèles aller acheter des bras, des jambes, des intestins ou des oreilles en cire dans les boutiques ; autant d’organes de substitution qu’ils iront jeter dans le brasier du sanctuaire après les avoir associés à une prière. On attribue parfois à ces objets une valeur d’ex-voto, mais il s’agit le plus souvent plutôt d’une demande de guérison : en jetant au feu une représentation en cire, ce n’est pas l’organe qu’on veut détruire mais le mal qui l’infeste, afin de l’en libérer.

Les surprenants personnages et organes en cire des boutiques du sanctuaire de Fatima au Portugal

Ainsi, lorsque le malade absorbe des granules humectés de l’eau utilisée dans le cycle de dilution / dynamisation / élimination, il n’avale pas un remède à proprement parler, mais une particule ayant pris part à un rituel mettant en scène l’expulsion de sa maladie.

Avec Hanhemann, l’homéopathie moderne ne fait donc que rationaliser et codifier une méthode ancestrale. Elle se perfectionne et gagne en fiabilité grâce à la multiplication des principes actifs, étudiés avec soin pour traiter avec précision une multitude de maux. Mais surtout, elle procède uniquement par une succession de manipulations physiques qui ne s’accompagnent d’aucune parole. Le préparateur qui confectionne les granules est muet : il n’invoque ni ange ni démon. Et c’est en cela que l’homéopathie se distingue radicalement des traditions antiques, et de la magie en général.

En effet, lorsque le guérisseur, le marabout ou le chamane se sert d’un substitut à base d’eau ou de cire, il accompagne systématiquement ses manipulations de chants, d’invocations ou de prières à l’attention des intelligences du monde invisible qui se trouvent, par ce fait, impliquées dans l’élaboration du remède. C’est d’ailleurs ici que réside le danger des médecines alternatives, car si l’intercession a fait appel aux puissances obscures (et c’est malheureusement le cas la plupart du temps), une guérison physique obtenue par ces procédés occultes, comportant des incantations, pourra avoir comme conséquence l’infestation spirituelle du corps de la personne soignée. Le démon fait payer bien cher les services qu’il rend.

Le catholique comprend très bien ces concepts puisque la pratique de la religion consiste justement à se rapprocher du Ciel, c’est-à-dire de la dimension divine du monde invisible, en associant des actions à des prières dans un rituel codifié. On obtient par là une transformation spirituelle, dont les fruits se manifestent ensuite dans le monde visible : réconciliation, bienveillance, générosité, patience, disponibilité, etc.
C’est ainsi par exemple que l’eau bénite, qui n’est constituée fondamentalement que d’eau ordinaire et de sel, se retrouve par la prière et la récitation d’un psaume chargée de puissants pouvoirs de purification. On pourrait même dire que tous les sacrements, et même jusqu’à l’opération de transsubstantiation par laquelle le prêtre change le pain et le vin en corps, sang, âme et divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, opèrent selon ces mêmes lois divines qui régissent à la fois le monde matériel et le monde spirituel.

Les vertus de l’eau bénite, trop souvent négligées par nos contemporains…

En homéopathie, certains praticiens se représentent l’homme comme une forteresse du Moyen-Age pourvue de plusieurs murailles concentriques destinées à protéger la santé mentale qui est le cœur du château. La muraille externe est celle de la peau, et c’est pour cela que l’homéopathe est attentif aux manifestations cutanées : à leur forme, à leur localisation et même à leur déplacement (une affection cutanée qui se déplace vers le bas du corps ou les extrémités est généralement un signe de régression). Vient ensuite la muraille des organes internes ; puis la muraille du comportement, puis enfin celle du mental. Agir sur le comportement et sur le mental implique d’employer de plus grandes dilutions et d’appliquer un traitement à long terme, car le mal est plus profondément enfoui au centre de la citadelle.

Le catholique-homéopathe pourrait pousser le concept plus loin et considérer l’âme immortelle comme la véritable chambre-forte du château. Dans cette vision, le véritable enjeu serait la santé de l’âme, car une âme saine communique au corps son propre équilibre. Mais sur ce plan-là, les granulés montrent leurs limites. Car même si une bonne santé physique peut procurer une certaine paix de l’âme, celle-ci s’entretient et se soigne d’abord par les sacrements, par la pratique des vertus et par la prière.

 Comme nous venons de le voir, par sa neutralité muette, le procédé d’élaboration d’un remède homéopathique ne doit rien au Ciel, mais il ne tire pas son pouvoir des ténèbres non plus. Bien qu’au travers du symbolisme il fasse appel à ces règles universelles par lesquelles l’homme peut interagir avec le monde invisible, il demeure neutre sur le plan spirituel.
La prudence doit cependant être de mise en homéopathie, tout comme en allopathie. Même si le sucre qui constitue l’essentiel d’un granulé est inoffensif (à l’exception des caries !), l’intention du praticien et l’intelligence de la prescription ont une véritable efficience, et aucun traitement ne doit être entrepris à la légère, surtout dans les grandes dilutions.

En guise de conclusion, j’attire l’attention du lecteur sur l’existence d’une préparation homéopathique appelée Angelica Archangelica, réalisée à partir de la moelle racinaire de l’angélique, cette fameuse plante dont on fait des confiseries et des liqueurs. Cette plante doit son nom au fait qu’au XXe siècle, l’archange Raphaël serait apparu en rêve à un moine herboriste pour lui révéler que la plante serait un remède contre la peste (ce qu’elle fut en effet).
Stimulant du système respiratoire, digestif, et  immunitaire, elle aide aussi dans les hautes dilutions à lutter contre le stress et l’anxiété. Dans la lutte contre le fameux Covid-19, peste des temps modernes, elle mériterait qu’on s’y intéresse de près !

Marie-Madeleine, témoin de la Sainte Trinité

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La scène du tombeau vide, dans Jean 20, 11-17, fait de Marie-Madeleine la première personne à être témoin de la résurrection de Jésus. Dans cet article, nous allons montrer qu’à l’instar d’Abraham, Marie-Madeleine est une âme hautement privilégiée puisque Dieu lui apparaît simultanément dans les trois personnes de la Sainte Trinité. Cette interprétation pourrait expliquer le fameux « ne me touche pas » qui laisse perplexe bien des théologiens.

Avant d’entrer dans le vif du sujet précisons que, selon la Tradition de l’Église, Jésus-Christ ressuscité apparaît en tout premier lieu à sa mère, la Très-Sainte Vierge Marie. Cela n’est pas rapporté dans les Écritures, mais c’est conforme au simple bon sens.

Marie n’est pas mentionnée dans aucun des Évangiles lors de la Résurrection, mais on peut s’imaginer qu’elle était au tombeau au moment même où la pierre fut roulée et que le Christ dans sa gloire, est sorti librement du rocher. La consolation de voir son Fils et Seigneur, libre de tous liens, s’extraire lui-même du caveau devait être à la mesure de la désolation qui transperça son coeur lorsqu’il fut lié et livré au sadisme des bourreaux.

Les autres femmes qui avaient passé la soirée du samedi en sa compagnie, ont pu constater en pleine nuit que Marie n’était plus au milieu d’elles ; elles sont alors sorties à sa recherche avant le lever du jour, sans en informer les disciples masculins qui passaient la nuit dans un lieu séparé. C’est ce qui explique qu’aucun homme n’était avec elles, alors même qu’elles avaient besoin de muscles, comme le précise Marc en 16, 3 : 

Elles se disaient entre elles: « Qui nous roulera la pierre hors de la porte du tombeau? »

Mais laissons ces suppositions de côté et revenons à Marie-Madeleine :

Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala vient de bonne heure au tombeau, comme il faisait encore sombre, et elle aperçoit la pierre enlevée du tombeau.
Elle court alors et vient trouver Simon-Pierre, ainsi que l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit: « On a enlevé le Seigneur du tombeau et nous ne savons pas où on l’a mis. »
Pierre sortit donc, ainsi que l’autre disciple, et ils se rendirent au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble. L’autre disciple, plus rapide que Pierre, le devança à la course et arriva le premier au tombeau.
Se penchant, il aperçoit les linges, gisant à terre ; pourtant il n’entra pas.
Alors arrive aussi Simon-Pierre, qui le suivait ; il entra dans le tombeau ; et il voit les linges, gisant à terre, ainsi que le suaire qui avait recouvert sa tête ; non pas avec les linges, mais roulé à part dans un endroit.
Alors entra aussi l’autre disciple, arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut. En effet, ils ne savaient pas encore que, d’après l’Écriture, il devait ressusciter d’entre les morts.
Les disciples s’en retournèrent alors chez eux.

Le texte nous apprend qu’avant de rejoindre Pierre et Jean au tombeau, Marie-Madeleine y est allée une première fois, en compagnie d’autres femmes : selon Luc 24, 10, et Marc 16, 1 il s’agirait de Salomé, Jeanne et Marie, mère de Jacques. L’Evangile de Jean, lui, ne précise pas que ces femmes sont avec elle, mais le pluriel employé confirme que Marie-Madeleine n’était pas seule : « Nous ne savons pas où on l’a mis ». Après avoir constaté que le tombeau était ouvert, elles sont redescendues prévenir les disciples ; et Pierre et Jean sont les premiers informés. Ceux-ci sortent immédiatement et s’y rendent en courant. Ils sont suivis par Marie-Madeleine, qui retourne donc au tombeau une seconde fois. Cette fois, elle est la seule femme : les autres étant probablement à ce moment-là en ville en train de prévenir les autres disciples. Et lorsque Pierre et Jean redescendent faire leur rapport aux autres, elle reste seule au tombeau et c’est à cet instant que se produit la rencontre ; sans autres témoins.

Lisons ce passage en essayant de nous représenter la scène :

Marie se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Or, tout en pleurant, elle se pencha vers l’intérieur du tombeau et elle voit deux anges, en vêtements blancs, assis là où avait reposé le corps de Jésus, l’un à la tête et l’autre aux pieds.
Ceux-ci lui disent : « Femme, pourquoi pleures-tu? » Elle leur dit: « Parce qu’on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis. »
Ayant dit cela, elle se retourna, et elle voit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus.
Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu? » Le prenant pour le jardinier, elle lui dit : « Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et je l’enlèverai. »
Jésus lui dit : « Marie! » Se retournant, elle lui dit en hébreu: « Rabbouni » – ce qui veut dire : « Maître. » Jésus lui dit : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père.
Mais va trouver mes frères et dis-leur : je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »

Si nous tentons de faire une représentation spatiale de la scène, nous obtenons le schéma suivant :

Nous avons donc, dans notre dessin en vue de dessus, les deux anges à gauche, à l’intérieur du tombeau, assis sur la pierre. Marie se trouve sur le seuil. Le troisième personnage est à droite.

Marie entend ces hommes lui dire « Femme, pourquoi pleure-tu ? » Le texte ne précise pas qui parle. Il est suggéré que tous les trois prononcent la phrase en même temps : en effet, alors qu’elle est en train d’observer les anges assis à l’intérieur du tombeau, nous lisons qu’à cet instant Marie se retourne ! Pourquoi se retourne t-elle ? Très certainement parce qu’elle a entendu parler simultanément derrière elle ! Le texte nous le confirme puisqu’au verset suivant, la même phrase « Femme, pourquoi pleure-tu ? », est mise dans la bouche du jardinier.

C’est alors qu’elle s’entend être appelée par son prénom : « Marie ! », et immédiatement elle se retourne une seconde fois. Puisqu’elle s’est de nouveau retournée, c’est donc qu’elle n’est plus face au jardinier, mais qu’elle est maintenant vers l’un des deux autres hommes qui sont assis dans le tombeau.

Dans cette scène, Jésus est donc à la fois le jardinier, et l’un des hommes dans le tombeau. Et c’est vers ce dernier qu’elle est tournée lorsqu’elle l’appelle « Rabbouni ».

Cette situation évoque l’apparition des trois anges à Abraham, qui ne sont pourtant qu’une personne unique puisqu’Abraham s’adresse à eux en employant à la fois le singulier et le pluriel. Les Pères de l’Église s’accordent à dire qu’Abraham reçoit chez lui les trois personnes de la Trinité, sous la forme physique de trois anges :

Genèse 18, 2 Ayant levé les yeux, voilà qu’il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui; dès qu’il les vit, il courut de l’entrée de la Tente à leur rencontre et se prosterna à terre.
Genèse 18, 3 Il dit: « Monseigneur, je t’en prie, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, veuille ne pas passer près de ton serviteur sans t’arrêter.

 

Comme nous l’avons dit plus haut, le « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père » est énigmatique car il présente un contre-sens. Considérons que Jésus est alors présent, juste devant Marie-Madeleine ; il est à porté de main si l’on peut dire. Ce n’est pas lorsqu’il sera monté vers le Père que Marie-Madeleine pourra mieux le toucher ! Cette phrase, loin de freiner l’élan de Marie, devrait au contraire la porter à se jeter dans ses bras… avant qu’il ne s’en aille pour de bon !
Nous avons pourtant ici l’explication : ces trois hommes étant tout à la fois le Père, le Fils et le Saint-Esprit, il est impossible à Marie-Madeleine d’étreindre celui qui lui fait face pour des raisons d’ordre spirituel. Alors qu’elle tend les bras vers lui à cet instant, l’amour que Marie-Madeleine porte à Jésus, tout pur que soit cet amour, reste relatif à une dimension charnelle ; dimension qui est incompatible avec la divinité qui se manifeste alors simultanément dans les personnes du Père et du Saint-Esprit.

Cette phrase, « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père », signifie que le privilège extraordinaire de Marie-Madeleine, de pouvoir contempler Dieu en ses trois personnes, a tout de même des limites infranchissables : à cet instant, il lui est possible de voir et de parler au Seigneur, mais cet échange ne peut au-delà. Tout contact physique est impossible car il n’est pas dans l’ordre des choses qu’une fille d’Eve puisse, en ce monde, « toucher » le Père, ni même le Saint-Esprit.

Méditons donc l’immense privilège dont jouit Marie-Madeleine à cet instant ! Elle, femme pécheresse, qui était peut-être considérée comme la plus indigne parmi ceux qui accompagnaient Notre-Seigneur, a l’honneur d’être, après la Vierge Marie, la seconde personne à voir Jésus en personne. Avant saint Pierre ! Avant saint Jean ! Mais en plus – grâce extraordinaire – ce sont à la fois le Père, le Fils et le Saint-Esprit qui se montrent à ses yeux, tous ensemble, dans l’intimité du tombeau.

 

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